« Histoire de la queue d’un chien » par Edmond Morin

Suite de notre exploration du journal La Semaine des enfants où l’on découvre que Bertall n’est pas le seul a y avoir donné des histoires en images. Ainsi, de 1862 à 1870, on trouve dans ce « Magasin d’images et de lectures amusantes et instructives » quelques pages d’art séquentiel signées par des illustrateurs de l’époque, plus ou moins connus, qui se sont prêtés au genre à l’occasion.

Ainsi, du 9 au 23 février 1867, parut l’« Histoire de la queue d’un chien racontée par une plume d’oie » de Edmond Morin (1824-1882). Cet artiste, peintre, graveur et dessinateur se lança dans la caricature parce que sa peinture n’obtenait pas de succès. Il participa à de nombreux journaux illustrés depuis le début des années 1850, illustra Champfleury, Hugo, Mérimée, ou encore Halévy et travailla pour l’édition enfantine chez Aubert, Hetzel ou Hachette.

Cette « Histoire de la queue d’un chien… », qui narre les mésaventures d’un épagneul et de son jeune maître imprudent, est à rapprocher des « Défauts des enfants » de Bertall, sans la petite leçon morale finale. Il s’agit d’une histioriette divertissante, dont l’originalité tient au fait que Morin met en scène deux autres protagonistes plutôt inhabituels : le premier est un homard géant aux pinces tenaces, qui finira dans l’estomac de nos héros  ; le second n’est autre que la queue du chien qui tient le rôle du narrateur de cette histoire, tout du moins dans sa première moitié.

 

 

Dans des registres différents, trois autres histoires en images furent publiées dans La Semaine pour enfants entre 1862 et 1870  (1) :

Les 2 et 9 août 1862, Théodore-Georges Fath dessine les tribulations du chien « Azor pendant la canicule » qui s’enfuit du foyer.

     –  « Azor pendant la canicule »,par Théodore-Georges Fath :

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Du 14 au 24 septembre 1864, E. Viollat dresse l’ « Histoire de M. Van Brougt et de son ami Fembach » en une huitaine de pages, à l’aide de deux larges vignettes par page. Le personnage de M. Van Brougt, tourmenté par un embonpoint qui le gène et dont il cherche à se débarrasser par différents « systèmes »,  rappelle les péripéties des bourgeois töpfferiens.

     – « Histoire de M. Van Brougt et de son ami Fembach », par E. Viollat :

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Enfin, « Une audience manquée » est publiée du 6 au 20 août 1870. Ces « Scènes allemandes » sont l’œuvre d’un certain Kunz :

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Même si elles restent éparses, ces pages (et celles de Bertall vue précédemment) publiées entre 1857 et 1870 font de La Semaine des enfants le premier journal à proposer des histoires en images à un jeune lectorat.A notre connaissance, aucune autre revue enfantine française de l’époque n’en a publié. Il faut attendre les années 1880 pour voir réapparaître la littérature dessinée en force dans la presse pour la jeunesse, sous l’impulsion d’une nouvelle génération de dessinateurs nourrie par les bilderbogen allemands et l’imagerie d’Epinal. C’est notamment le cas de la nouvelle revue des éditions Hachette qui, après le succès de La Semaine des enfants, lancent en 1881 Mon Journal, une revue pour les 8-12 ans. Le premier qui y donnera des histoires en images sera notamment Christophe (Georges Collomb) qui débute en 1887 sa carrière dans le neuvième art.

 

Mise-à-jour du 18-01-2010 : Cet article traduit en italien par Massimo Cardellini est consultable sur Letteratura&Grafica.

 

  1. Comme indiqué dans le précédent article, cet inventaire peut être incomplet car actuellement seuls sont consultables sur Gallica, les volumes suivants : 1 à 16 ; 20 à 22 et 25.[]
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